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démo des maux
26 février 2009

les 7 visages de la peur - l'indifférence

lovecraft

A chaque jour son visage

"Il vaut mieux rire de l'homme en étant en-dehors de l'univers

que de pleurer sur lui en étant dedans... "

H.P Lovecraft

in « lettre à Reinhardt Kleiner »

l'indifférence, elle n'est pas ta différence visage d'homme, elle est ce rêve aveugle mené jusqu'à la renverse, alors débarrasse t’en avant qu'il ne soit trop tard ! éprouve-la de ta vie qui débute chaque jour, renouvelée ! tu n'as que faire de ce mastic de la conscience, de ce mortier qui empêche les pierres de tomber... qui donc t'a laissé croire à sa beauté ? ce n'est qu'en nageant que tu apprendras à te noyer, mais il te faut entrer de plein fouet, et de ta vive inquiétude, blesser le regard qui fouille et qui en dit tant sur toi, écris-toi en accord avec tes mots, mon ami, la flamme qui éclaire la nuit ne réchauffe pas les corps transis, l'indifférence est ta mort d'homme de tous les jours, une peur sans crainte et l'échine qui ne tremble même pas, sans raisons, alors c’est à toi de te forger une conscience acceptable, l'indifférence comme un bain tiède qui endort le cœur et les nerfs, ne connais-tu pas l'extase suprasensible du remords qui suit la martiale réponse du "oui" et du "non" volée à la question ? mon ami, prête tes oreilles à ce doute cauchemardesque qui s'abat sur l'esprit, à cette folle vivisection de l'âme, cet incroyable chuintement de repentir qui prolonge l'angoisse de la faute, entre deux eaux tu cherches à joindre les deux rives, mais cette glu hypothétique n'a laissé sur toi que lambeaux de chair, et tu ne goûtes plus au nectar des dieux, ton humanité fuit, s'expatrie, sans un mot d'excuse, livré à toi-même c'est une guerre qui se déclare, tu enterreras tes cadavres et nourriras tes vainqueurs, alors prends position, exprime un vouloir vivre qui te caractérise, manifeste-toi avant qu'il ne soit trop tard, avant de gagner à la fausse sagesse qui tend une main, sectionnée au poignet, tu n'es qu'un homme qui tronque la vérité, à peine un homme, tu es Peur de ta nature d'être, souhait à peine formulé, momie qui se meut et trébuche dans le corridor de bandelettes, mets-toi nu, sexualise ton individuation, deviens viril, par cette indissoluble ascèse qui fait que de ta vie, tu gagneras la Vie, charme les vents de ton devenir, Orphée incorruptible, si tel est ton destin, écris ce nom d'homme que tu as pris pour toi, créature incréée dont la naissance communique pourtant avec le principe nourricier, lève-toi à la minute même où tu te sens levain, aime les autres même lorsque la bouche d'air, appel incontrôlable qui t'aspire loin de toi, bien au-delà de tes fondations, de tes réserves, s'ouvre si grande, béante machine des corps unis dans l'acte sacré de la copulation, que tu ne peux l'obstruer, malgré la lumière féroce des fronts incarnats brûlés par le soleil du jour les cernes de la nuit transpirent encore, et alimentent le regard des autres, pacifie avec ta rancœur d'être, n'écoute plus que le saute-mouton de ton sommeil, deviens pamphlet contre toi-même, factum contre les imbéciles qui disent "je suis vivant", tu es vraiment une expérience en plein accomplissement, alors jette l'anathème, et tisse la corde de ton gibet, la vie est une exemplaire pataphysique que le pavot inculte du "être conscient à tous les prix" endort comme joue sur traversin, l'espace est à tes pieds, et tu parles enfin pour parler et joie des joies, tu ne réfléchis plus, tu expulses, tu te soulages, tu vomis tes mots le cœur en arc-en-ciel, enfin tu es position, marque, sceau inviolable, l'indifférence comme une liqueur rance, une maladie du nombril, "sois globe aux deux pôles", tu n'as aucun désir aucun dégoût, tu n'as que ta raison pour toi, c'est si peu, et déjà tant, tu veux trouver autre chose, t'abîmer en la vie, juger, mais prends garde ! introverti, la vague qui ne remue jamais au fond de l'océan est la vague où les courants sont les plus puissants, alors nage le plus loin possible, hétéronome ta vie frelatée un jour, car cela se passe toujours un jour, te laissera las, et ton être métaphysique, à supposer qu'un tel être existe, s'éparpillera, sécrétant le jus qui ne meurt jamais, le pus qui n'explique rien mais qui aide à comprendre, alors la tension sera telle, les nerfs si tuants que tu chercheras à savoir, à connaître le fin mot de l'histoire, prends les devants, analyse ce qui se passe, ne réfléchis pas, cela n'en vaut plus la peine, reçois cette pleine jouissance extérieure en pleine gueule, et par ta loi intérieure, aime-la, apprends à l'aimer, suis-la sur la route même si elle te semble dangereuse, le danger ne frappe que l'aveugle, deviens voyant alors, bascule les saisons qui ne riment plus entre elles, sois conscient, il y a en toi une baguette de radiesthésiste sensible aux émanations, aux énergies, tu n'es rien qu'un corps et après toi, mille millions de corps iront par les vastes mondes chercher l'ange dont la vie n'est qu'un songe, ta vie, si on veut bien en parler, ne sert que celle de ceux qui viendront après toi, tu seras leur exemple, une branche pleine de feuilles qui tombent à l'automne, fleurissent au printemps, car n'oublie jamais, le cycle infernal est infini tant que durera la terre, et tu es un parmi les autres, tu es vies par centaines en puissance, qui se télescopent, bouillonnantes, écumantes, naturelles, tu es vie qui donne vie, et en toi-même, c'est le monde qui te parle, écoute sa parole de paix, l'homme n'est plus un cobaye, il a quitté les prisons, les asiles, les hôpitaux, les tribunaux, l'indifférence est une épreuve de survie, et toi, mon ami, mon frère, mon ennemi, tu peux trouver mieux...  tu peux croire encore une fois, car il suffit d'une fois.

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